Les dessins de cette page sont de Madame Claude DERLON. Les peintures des autres pages sont de Lutina PENSARD.
 
 

 

Cette étonnante relation avec le monde se faisait dans le contact le plus direct possible. Ce n’était plus l’amour de l’homme pour ses propres projections, mais la recherche d’un abandon à l’inconnu, l’unité avec des systèmes de perceptions inconcevables pour l’esprit quotidien.

Mais à chaque fois, ces explorateurs retrouvaient sur leur chemin quelque chose qui ressemble à une union du cœur avec l’immensité. Leur cœur n’était plus seulement dans leurs poitrines, il était partout. L’immensité n’était plus seulement celle des années lumières, mais aussi celle de l’infinité des façons de voir.

Les éléments, les animaux, et tout ce que nous ne connaissons pas encore, sont nos partenaires, dans un même mystère. Tous sont en nous, dans le cœur de l’univers, qui est aussi le nôtre. Alors nous leur demandons de nous guider, de nous faire entrevoir ce qui nous manque. Pourquoi penser qu’ils n’ont rien à nous dire? Écoutons d’abord avec le centre de notre être.

Nous croyons par exemple que la lumière ne nous sert qu’à voir. Par quelle désespoir avons-nous décidé que la lumière n’était pas vivante? Nous pourrions sentir que la lumière nous regarde, en même temps qu’elle nous éclaire. Par quel orgueil croyons-nous que nous sommes les seuls à porter un regard? Pourquoi ne sentons-nous pas aussi l’univers nous regarder? A travers les arbres, le ciel, le vent, la terre, qui, avec toute leur puissance, nous percent de leur vision, vivons dans l’honneur de nous faire accompagner par les yeux du monde.